22. mars 2022

L’Initiative des Alpes demande au Conseil fédéral d’activer plus fermement le transfert du trafic et de ne pas repousser sa responsabilité au Parlement. Django Betschart, directeur de l’Initiative des Alpes, évalue les mesures du Conseil fédéral.

mif. En janvier, Django Betschart a rencontré la Commission des transports et des télécommunications CTT-N. Lors de la séance, il n’a pas mâché ses mots pour émettre des critiques.

Les chiffres sur le transfert stagnent. Néanmoins, le Conseil fédéral n’a pas présenté au Parlement des mesures susceptibles de le faire progresser à court ou moyen terme.

« Les retards actuels dans la RPLP, la suppression de la chaussée roulante CR et l’ajournement de l’interdiction de transporter des marchandises dangereuses au Simplon représentent tout sauf une évolution de la politique de transfert. Aussi, de nouvelles mesures font totalement défaut. En restant inactif, le Conseil fédéral transmet à bien plaire ses responsabilités au Parlement et commet donc une erreur ! »

Avec la révision de la RPLP, la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga, veut promouvoir les propulsions écologiques des camions. Pourquoi est-ce une fausse bonne idée ?

« Nous revendiquons depuis longtemps que la révision de la RPLP réduise la part des camions à énergie fossile. Mais la RPLP doit d’abord inciter les marchandises à prendre le rail et transférer le surplus illégal de camions au chemin de fer, avant d’encourager des camions moins polluants. La pollution atmosphérique, le bruit, les dommages causés au climat, à la nature et au paysage, les accidents et les embouteillages pèsent sur notre société. »

La RPLP couvre à peine 1 milliard, ou calculé au tonne-kilomètre, un tiers seulement des coûts externes générés par les transports lourds.

« Cette facture impayée est inacceptable et nous ne devons pas la laisser en suspens. A l’avenir, la RPLP doit être bien plus axée sur le principe de la causalité. Une consultation sur sa révision avait été prévue pour cette année, mais elle n’aura lieu qu’en 2023. Cela ne rend pas justice à la protection des Alpes. »

Quant aux transports de marchandises dangereuses au Simplon, le Conseil fédéral a déjà octroyé un délai de 4 ans aux autorités valaisanne et à l’industrie sans que rien ne se soit passé. Il leur donne maintenant une année supplémentaire dans l’espoir qu’ils réduisent d’eux-mêmes le transport de marchandises dangereuses.

« Selon nous, il s’agit d’une tactique dilatoire qui met potentiellement en danger l’être humain et la nature. La route du col du Simplon est raide, sinueuse et grimpe jusqu’à 2000 mètres d’altitude. Le Simplon est l’unique passage routier alpin suisse autorisé aux poids lourds transportant des marchandises dangereuses. Le Conseil fédéral doit intervenir et interdire de manière générale le transport de marchandises dangereuses sur tous les passages alpins. »

La chaussée roulante CR, soit le chargement de camions complets sur le rail, sera supprimée en 2028. Que va-t-il se passer avec tous ces camions ?

« Le Conseil fédéral espère que la majeure partie des marchandises transportée actuellement par la chaussée roulante sera absorbée par le transport combiné non accompagné TCNA. Ce « espérer » ne nous satisfait pas, nous exigeons un paquet de mesures ! Il ne faut surtout pas qu’ils retournent à la route. En outre, nous revendiquons que seuls les camions grutables soient autorisés à traverser la Suisse, car seules ces semi-remorques peuvent être chargées sur le train. Nous nous engageons résolument dans l’avenir de la chaussée roulante. »