15. février 2002

La campagne de vote contre le doublement du tunnel routier du Gothard a démarré avec le lancement de la “Pétition sur les tunnels alpins” et l’organisation d’actions à Göschenen, Airolo et Thusis. Vers le milieu de l’année 2003 sans doute, le peuple suisse sera appelé à se prononcer une nouvelle fois sur le dossier alpin.

Le comité Avanti-Non a saison l’occasion de la réouverture du tunnel du Gothard pour lancer une “Pétition sur les tunnels alpins”, marquant ainsi le début de sa campagne de vote contre les initiatives Giezendanner et Avanti, au moyen desquelles les milieux routiers entendent imposer le percement d’un seconde galerie de circulation sous le Gothard. Cette pétition, adressée au Conseil fédéral et au Parlement, demande ce qui suit:

Plus aucun transport de marchandises ne doit s’effectuer par les grands tunnels routiers servant au franchissement des Alpes – ni au Gothard, ni ailleurs! Seuls les poids lourds sans remorque utilisés pour l’approvisionnement régional doivent pouvoir être encore autorisés à emprunter ces tunnels.
Le reste du trafic de marchandises traversant les Alpes doit être transféré immédiatement sur le rail! Les lignes ferroviaires servant au franchissement des Alpes ont encore d’importantes réserves de capacité, qui peuvent être utilisées.
Selon les responsables des chemins de fer eux-mêmes, le rail est en mesure d’absorber à très bref délai 2200 chargements supplémentaires de poids lourds, soit près de la moitié du trafic de marchandises passant par le tunnel routier du Gothard! Et les capacités ferroviaires pourront être encore augmentées à moyen terme. La mise en service du tunnel de base du Lötschberg permettra d’abaisser le volume global du fret routier en transit par les Alpes à 650’000 courses par années, comme l’exige la loi sur le transfert du trafic. Et ce trafic restant ne devra pas forcément emprunter le tunnel routier du Gothard, puisqu’une chaussée roulante entre Göschenen et Airolo pourrait prendre en charge environ 600’000 camions par année sans que le trafic ferroviaire préexistant n’en soit entravé. Tout cela nécessite une nouvelle pression populaire. La “Pétition sur les tunnels alpins” doit faire comprendre clairement au Conseil fédéral et au Parlement ce que la population attend d’eux: une concrétisation rapide de l’article constitutionnel sur la protection des Alpes – dans l’intérêt de la population riveraine des axes de transit et pour la sécurité de tous les usagers de la circulation.

La mise à sens unique des tunnels ne suffit pas La circulation à sens unique alterné pour les poids lourds dans les tunnels du Gothard et du San Bernardino est une première mesure concrète visant à doser le trafic automobile lourd, mesure qui a d’ailleurs été acceptée par les pays voisins et l’UE. Mais elle ne permettra pas, à elle seule, d’assurer la sécurité de ces tunnels, ni de parvenir à l’objectif constitutionnel en matière de transfert modal. Loin de diminuer le nombre de poids lourds, elle ne fera que les répartir entre les quatre grands passages alpins helvétiques. De plus, elle implique l’aménagement de points de dosage sur la route et la mise à disposition d’aires d’attente – dont la population ne veut pas – pour les camions.

Une bourse des trajets en transit pour en finir avec les bouchons L’Initiative des Alpes préconise donc la création d’une “Bourse du transit alpin”: chaque année, le nombre de courses autorisées à travers les Alpes est plafonné à un certain niveau, qui est abaissée chaque année jusqu’à ce que soit atteint l’objectif prescrit par la loi sur le transfert du trafic. Les courses encore autorisées sont réparties entre les passages alpins selon certains critères comme la sécurité, les charges sur l’environnement, etc., puis mises aux enchères sur l’Internet via la “Bourse du transit alpin”. On évite ainsi les bouchons de poids lourds à la frontière et aux points de dosage.