9. juin 2020

L’octroi de l’approbation des plans pour la construction de la nouvelle route de l’Axen et de ses deux nouvelles voies supplémentaires à travers la montagne ne correspond pas aux principes des organisations environnementales opposantes. En effet, le grand projet n’est pas conforme aux prescriptions légales sur plusieurs points. De plus, la manière dont l’assainissement et les mesures d’accompagnement de la route de l’Axen existante seront mis en œuvre, n’est pas encore connue. Afin de clarifier les questions ouvertes et de garantir qu’il n’y ait aucune extension des capacités sur l’ancien et le nouveau tronçon construit en parallèle, ce qui contreviendrait à la Convention alpine, les organisations de protection de l’environnement déposent un recours auprès du Tribunal administratif fédéral. En même temps, elles proposent également leur contribution pour des négociations constructives, tout particulièrement pour la construction du tunnel de Sisikon et pour trouver une solution sûre contre les dangers naturels dans la région du Gumpisch. Elles demandent aux cantons de négocier avec elles un aménagement respectueux de l’environnement de la route de l’Axen existante. Dès qu’une solution conforme à la protection des Alpes et juridiquement contraignante aura été trouvée, elles seront prêtes à régler le litige à l’amiable, dans l’intérêt de la sécurité sur le tronçon de l’Axen.

A fin avril, le DETEC a communiqué la décision d’approbation des plans pour la nouvelle Axenstrasse. Les mesures d’accompagnement sur la route de l’Axen existante n’ont quant à elles pas été autorisées car elles mèneraient à une augmentation des capacités. Les critiques du DETEC : l’actuelle route de l’Axen ne peut pas être également élargie et des mesures d’accompagnement contre le trafic motorisé y sont incontournables. Le DETEC a ainsi donné en partie raison à l’Initiative des Alpes, aux deux sections de l’ATE Uri et Schwytz, ainsi qu’aux Médecins en faveur de l’environnement. Il demande en outre aux cantons d’Uri et de Schwytz de revoir leur projet de construction relatif à l’assainissement et à la modération du trafic sur l’actuelle route de l’Axen. Les cantons doivent remettre leur projet pour le faire approuver par le DETEC suffisamment tôt, c’est à dire avant la mise en service de la nouvelle Axenstrasse. Les organisations environnementales considère cette approche de diviser le projet en deux sous-projets différents, les tunnels et la route existante, comme étant très problématique. Par la séparation du projet, il n’est pas du tout garanti que des mesures de démantèlement et de modération du trafic appropriées ne soient prises pour la route existante Axenstrasse. Dans l’intérêt de la protection des Alpes et de celle de la population habitant le long de l’Axenstrasse, les organisations environnementales se voient obligées de déposer un recours contre l’ensemble du projet auprès du Tribunal administratif fédéral.

Pas d’augmentation des capacités sur la route del’Axen

Selon les organisations, la nouvelle construction de l’Axenstrasse dans la montagne ne doit pas mener au doublement des capacités routières le long de l’axe de transit du Gothard. L’espace vital des Alpes et la qualité de vie des habitants des régions alpines ne doivent pas être altérés. Lorsque la commune de Sisikon sera un jour soulagée de la circulation de transit et des poids lourds, l’Axenstrasse existante disposera de beaucoup plus d’espace pour la circulation des vélos et des piétons. Elle ne doit donc en aucun cas être conçue comme un itinéraire de substitution à part entière pour le cas où les nouvelles constructions de tunnels seraient temporairement impraticables. La prescription légale est contraignante : doubler les capacités routières le long de la route du Gothard est contraire à la Convention alpine et à la protection des Alpes.

Le projet de la nouvelle route de l’Axen ne peut être autorisé

Les organisations opposantes restent d’avis que le projet soumis ne peut être autorisé et attendent un éventuel jugement du Tribunal administratif fédéral avec sérénité : outre la menace d’une augmentation des capacités, la légitimation démocratique par l’Assemblée fédérale manque pour adopter le projet de la nouvelle route Axenstrasse estimé à plus d’un milliard de francs. Seul le Conseil fédéral a décidé de modifier le classement de l’Axenstrasse en route nationale II et approuvé le projet mais il n’était pas autorisé à le faire. Non seulement le projet contredit l’arrêté sur le réseau des routes fédérales, mais il contredit aussi l’accord de Paris sur le climat ratifié par la Suisse. En raison du réchauffement climatique, les Alpes subissent la fonte du pergélisol, la sécheresse et les fortes pluies qui ont pour conséquences des éboulements, des laves torrentielles, des coulées de boue et la disparition des forêts protectrices. Investir un milliard pour un projet d’infrastructure en faveur du trafic motorisé est en contradiction flagrante avec les conclusions de la climatologie et le besoin urgent de protection de la région alpine.

Des négociations sont désormais urgentes

L’an dernier, la route de l’Axen a dû être fermée à plusieurs reprises en raison de chutes de pierres dans la région du Gumpisch, et malheureusement une nouvelle fois cette nuit. C’est pourquoi les organisations environnementales ont déjà signalé l’année dernière qu’elles accepteraient une construction anticipée de la galerie du Gumpisch en faveur de la sécurité de tous les usagers de la route, à condition que cela puisse se faire sans porter préjudice au reste du projet. Afin d’éviter tout nouveau retard dans l’intérêt de la sécurité sur l’Axen, les organisations environnementales appellent les cantons de Schwytz et d’Uri à entamer ensemble des négociations en vue d’une conception écologique de la route existante Axenstrasse. En même temps, elles proposent également leur contribution pour des négociations axées sur des solutions pour la construction planifiée du tunnel de Sisikon. Dès qu’il aura été convenu d’une solution juridiquement contraignante et conforme à la protection des Alpes, elles seront prêtes à régler le litige à l’amiable.