6. mars 2018

Il n’est pas acceptable que des camions circulent à travers les Alpes avec des freins défectueux, conduits par des chauffeurs épuisés ou avec des charges excédentaires. L’Initiative des Alpes a pris connaissance des statistiques publiées ce matin par la police cantonale d’Uri, qui contrôle le trafic en route pour le Gothard. En 2017, un tiers des camions contrôlés présentaient des infrac-tions ! 2’795 camions ont été empêchés de repartir, témoignant de la gravité des problèmes identifiés.

Les statistiques publiées ce matin sur les contrôles effectués au Centre de compétence du trafic lourd d’Erstfeld (Uri) attestent de l’importance d’effectuer des contrôles. Sur l’axe du Gothard, 10’203 infrac-tions ont été détectée sur les 17’642 camions contrôlés. Elles concernent 5’952 poids lourds. Uri est à ce jour le seul canton qui publie de telles données. Le Conseil fédéral a toutefois indiqué, suite à la motion de Mathias Reynard, qu’il fera preuve de plus de transparence et publiera en 2018 toutes les statistiques du contrôle du trafic lourd. Des rapports que nous attendons avec impatience.

L’intensification des contrôles du trafic lourds est un des éléments de la politique de transfert. En effet, il s’agit d’assurer de justes conditions entre la route et le rail. Pour l’Initiative des Alpes « il n’est pas acceptable que des économies réalisées sur l’entretien des camions et les conditions de travail des routiers péjorent la sécurité et avantagent le transport routier par rapport au transport ferroviaire, soumis lui à des contrôles stricts » indique Isabelle Pasquier, coordinatrice romande. L’Initiative des Alpes demande la mise en œuvre rapide du concept d’intensification des contrôles du trafic lourd datant de 2003, en particulier la construction d’un centre de contrôle au Tessin.

Les manipulations sur les systèmes d’épuration des gaz d’échappement des camions ont été identi-fiées pour la première fois en 2017. 113 cas ont été identifiés dans le seul canton d’Uri. Un camion trafiqué émet 50 fois plus d’oxyde d’azote qu’un camion équipé du dispositif AdBlue. « Des mesures effectuées en Allemagne ont montré que 20% des camions sont concernés. C’est pourquoi nous de-mandons que le Conseil fédéral adopte un plan d’action. D’autant que selon nos informations, des dispositifs de tricherie plus difficiles à identifier sont vendus sur Internet ». Nous suivrons donc avec attention la discussion qui aura lieu au Conseil national le 8 mars sur ce thème.

Pour plus d’informations

  • Isabelle Pasquier, Coordinatrice romande, 078 614 04 15