20. février 2019

Le 20 février 1994, le peuple suisse approuvait l’initiative des Alpes. La politique de transfert est aujourd’hui un modèle gagnant grâce à l’initiative des Alpes, se réjouit Jon Pult, président de l’Initiative des Alpes lors de la conférence de presse organisée à Berne pour les « 25 ans du OUI à la protection des Alpes ». Selon l’association, le changement climatique et la croissance folle des transports sont les principaux défis pour l’avenir des Alpes. L’Initiative des Alpes exige que la Confédération applique au plus vite les objectifs ancrés dans la loi et la Constitution et mette immédiatement des mesures en place afin de réduire des émissions de CO2 du transport routier.

 « Le 20 février 1994 a été un jour historique » lance Jon Pult lors de la conférence de presse à Berne à l’occasion du 25e anniversaire de la votation sur l’initiative des Alpes. « Le OUI a été une réelle surprise. En effet, le Conseil fédéral et les partis bourgeois s’étaient au préalable prononcés contre l’initiative des Alpes. La politique de transfert suisse est devenue depuis un modèle gagnant. Sans l’initiative des Alpes, nous vivrions aujourd’hui une situation similaire à celle existant au Brenner. Le col du Brenner entre l’Autriche et l’Italie est traversé par plus de deux millions de camions par année, ce qui représente plus du double de ceux qui passent par les quatre passages alpins suisses les plus importants. En Suisse, 70 % du transport de marchandises transalpin est acheminé par voie ferrée tandis qu’en Autriche cette part s’élève à peine à 30 %.

L’objectif de transfert légal de 650 000 camions en transit aurait dû être atteint jusqu’à la fin de 2018, cependant plus de 900 000 poids lourds traversent encore et toujours les Alpes suisses. L’Initiative des Alpes exige que le Conseil fédéral ne tarde plus désormais à appliquer l’objectif de transfert. « L’instrument le plus efficace pour stopper la déferlante de camions dans tout l’arc alpin est la bourse du transit. Celle-ci met aux enchères les droits de passage », explique Regula Rytz, conseillère nationale et membre du comité, et mise également sur la nouvelle ministre des transports, Madame Simonetta Sommaruga. « Garder les bras croisés comme jusqu’à présent n’est pas une option, sinon, le risque est grand de devoir attendre encore 25 ans avant que l’objectif de transfert ne soit atteint. Cela représenterait un total mépris de la volonté populaire et un revers pour la protection des Alpes et du climat ! »

« Le changement climatique demeure le plus grand défi futur pour les Alpes. Les régions alpines sont vulnérables et souffrent fortement du réchauffement climatique », ajoute Laurent Seydoux, membre du comité de l’Initiative des Alpes. « Nous nous engageons avec force, afin de préserver l’espace alpin pour les générations futures. » L’Initiative des Alpes s’engage en faveur d’une politique climatique ambitieuse et concentre son travail avant tout sur le trafic de marchandises. L’association exige de la politique qu’elle introduise enfin des objectifs de réduction de CO2 pour les poids lourds également.

La croissance effrénée des transports constitue aussi un défi supplémentaire. Tandis que le trafic de transit routier à travers les Alpes a pu être freiné, les transports en général augmentent fortement : selon l’OCDE, les transports de marchandises devraient tripler d’ici à 2050. « Nous pouvons lutter contre la folie des transports en achetant des produits régionaux et en modifiant notre comportement de consommation en suivant la devise : moins c’est mieux », ajoute Laurent Seydoux.

Face au dérèglement climatique et à la croissance effrénée des transports, protéger les Alpes devient plus nécessaire que jamais. « Une réforme immédiate dans les transports s’impose, dit-il et conclut, l’Initiative des Alpes est un mouvement citoyen et nous sommes convaincus que tous ensemble, nous parviendrons à transférer avec rigueur le trafic de marchandises au rail afin de le réduire au minimum nécessaire ! »

Photos

Photos de l’Initiative des Alpes à votre libre disposition, Sources Initiative des Alpes, Béatrice Devènes.

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