2. décembre 2022

Avec la mise en service du grand centre de contrôle trafic lourd à Giornico (TI) sur la rampe sud du Gothard, une grande lacune dans le réseau de contrôle suisse vient d’être comblée. L’Initiative des Alpes s’est battue pendant de nombreuses années pour la réalisation de cette infrastructure, devenue aujourd’hui plus que nécessaire puisque sur les routes suisses, un camion sur trois est appréhendé et près d’un sur douze doit être immobilisé immédiatement. Il est inadmissible que l’on économise sur la sécurité au détriment des autres usagers de la route et de l’environnement.

En 2009, le centre de contrôles du trafic lourd à Erstfeld UR a été mis en service sur l’axe de transit nord-sud. Il a fallu attendre novembre 2022 pour qu’une infrastructure similaire soit enfin inaugurée au sud du Gothard, garantissant ainsi le contrôle sur le sens opposé, c’est-à-dire avant que les poids lourds entrent dans le tunnel du Gothard. À l’avenir, ce centre contrôlera systématiquement le trafic lourd qui roulera vers le nord. L’installation, qui a coûté près de 250 millions, a une taille et une capacité similaires à celles du centre de compétence trafic lourd d’Erstfeld, au nord du Gothard. Dans le cadre de la politique de transfert, la Confédération finance l’intensification des contrôles des poids lourds par la police cantonale du Tessin.

Un centre de contrôle au Tessin voit enfin le jour

La vice-présidente de l’Initiative des Alpes et conseillère aux États, Marina Carobbio prend position à l’occasion de la mise en exploitation : « Les contrôles de poids lourds sur l’axe au sud du Gothard étaient insuffisants depuis longtemps : alors que le canton d’Uri contrôlait chaque année près de 15 000 camions dans son centre d’Erstfeld, le Tessin lui, n’inspectait dans le même laps de temps que 2800 poids lourds. Je me réjouis à présent que le centre de contrôle de Giornico TI sur l’axe du Gothard soit enfin opérationnel. Nous sommes convaincus qu’il y aura bientôt cinq fois plus de contrôles au Tessin. Un grand centre de contrôle sur le sol tessinois était attendu depuis longtemps et comble une lacune béante dans le réseau de contrôle suisse, sur l’important axe de transit sud-nord. Il augmentera la sécurité de tous les usagers de la route au Tessin et dans toute la Suisse. Nous souhaitons à la police cantonale un bon départ dans ses activités de contrôle. »

Il faut augmenter le nombre et la qualité des contrôles

Jon Pult, président de l’Initiative des Alpes, conseiller national des Grisons se réjouit également de l’ouverture de ce centre qui manquait drastiquement au sud des Alpes : « Pour l’Initiative des Alpes, il est incompréhensible que cette situation critique dans les transports de marchandises routiers ne s’améliore pas. Près d’un poids lourd sur trois est défectueux, c’est beaucoup trop. Manifestement, les contrôles existants n’ont pas les effets dissuasifs escomptés. C’est pourquoi, il est nécessaire d’améliorer et d’intensifier les contrôles et de les faire dans la mesure du possible dans des centres de compétence trafic lourd. Avec la mise en service du centre de contrôle de Giornico, nous franchissons une étape importante vers un réseau de contrôle meilleur et plus dense. L’objectif doit être qu’un camion sur dix au minimum soit contrôlé à l’avenir. Les contrôles du trafic lourd sont indispensables pour améliorer la sécurité de tous les usagers de la route et de l’environnement. »

Les statistiques de contrôle 2021 révèlent de graves lacunes

Les statistiques relatives aux contrôles des véhicules lourds montrent un résultat désastreux pour l’année 2021 : 31 564 véhicules ont été contrôlés dans les centres de contrôle du trafic lourd, 35 %, où 11 006 véhicules, ont été appréhendés et près de 7,7 %, où 2432 véhicules, ont été immobilisés. En ce qui concerne les contrôles mobiles, près de 58 577 véhicules ont été contrôlés dont plus de 16 %, soit 9914 véhicules, présentaient des défaillances. En outre, un véhicule sur trente, au total 2218, a dû être immobilisé. La situation est d’autant plus préoccupante que les contrôles mobiles sont moins poussés, on peut donc s’attendre à un nombre important d’irrégularités non détectées. Les irrégularités et immobilisations résultent principalement du non-respect des dimensions et poids autorisés, de défauts techniques et du non-respect de la durée du travail et du repos. Les nombreuses manipulations au système de gestion de gaz d’échappement sont en outre particulièrement nocives pour l’être humain et la nature car les gaz d’échappement s’échappent dans l’atmosphère sans être filtrés.